vendredi 3 mars 2017

Travail, salaire : Pour une Sécurité sociale universelle !

La proposition d’un revenu universel attribué à toute personne a du succès. Pourquoi ? 

Parce que la crise sociale n’a fait que s’aggraver. Parce que 9 millions de personnes, en incluant les enfants, vivent sous le seuil de pauvreté (soit moins de 1008 euros). Et parce que parmi elles, les jeunes sont très nombreux, ainsi que les femmes en charge de familles monoparentales. 

Les jeunes veulent sortir de la pauvreté et de la précarité 

La pauvreté massive des jeunes provient notamment du fait qu’ils ne peuvent bénéficier du revenu de solidarité active (RSA), interdit aux moins de 25 ans. Les jeunes salarié-es traversent des années de galère (souvent sept ou huit ans) avant d’avoir un emploi stable. Et les étudiant-es sont contraint-es à des « petits boulots » (Mac’Do) très mal payés.
Depuis trente ans, la jeunesse est utilisée comme cobaye pour généraliser la précarité. Ainsi, tout le monde devrait s’habituer à vivre dans l’insécurité sociale. De nombreuses femmes subissent le travail à temps partiel avec de très bas salaires (en-dessous de 1000 euros). De plus en plus de travailleur-ses pauvres n’arrivent plus à se loger et à vivre décemment.


Nous aspirons tous et toutes à des métiers intéressants 

Le travail est de moins en moins un moyen d’épanouissement professionnel. Les souffrances mentales et les maladies professionnelles se développent. 

Les jeunes voient que leurs parents sont menacés dans leur emploi tout en étant soumis à un travail dégradant : pression hiérarchique, salaires bloqués, menaces de licenciement. Quand les jeunes décrochent un boulot, leur qualification n’est pas reconnue, ce qui leur donne le sentiment d’avoir fait des études pour rien. 

Le travail de bonne qualité, auquel chacun-e aspire, est empêché par la course aux profits rapides. L’emploi subordonné est difficile à supporter. Beaucoup aspirent à s’en libérer pour faire un travail plus passionnant. 

Le revenu universel fait rêver, mais que deviendrait la Sécurité sociale ? 

Le mot « universel » touche juste. Car tous les êtres humains devraient avoir droit à une sécurité matérielle. Pourquoi alors ne pas étendre la Sécurité sociale pour qu’elle soit vraiment universelle ? 

La Sécurité sociale est depuis 1945 une conquête sociale. Elle garantit une dignité et une sécurité qui permet de toucher son salaire en cas de maladie, d’accident du travail, de congé de maternité et de paternité, ou une pension de retraite. Les chômeurs touchent une indemnisation souvent très faible, ou une allocation de pauvreté, comme le RSA ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS) . 

La Sécurité sociale créée une obligation de répartition des richesses. C’est pour cela que la droite et les financiers veulent la détruire. François Fillon, soupçonné d’utilisations frauduleuses de fonds publics, ose s’attaquer à la couverture publique des soins de santé, qu’il veut remettre à des assureurs privés. 

La Sécurité sociale a donc besoin d’être renforcée, par des augmentations des salaires et des cotisations patronales, par une gestion démocratique. Elle doit aussi reconnaître les jeunes comme travailleurs, même lorsqu’ils ou elles sont en formation. 

En revanche, distribuer un ‘revenu universel’ pourrait être utilisé par les employeurs contre la Sécurité sociale, pour faire baisser les salaires. On dira aux jeunes : « Vous avez déjà un revenu, n’en demandez pas plus ! » On dira à tout le monde : « Vous avez le revenu universel, donc il faut baisser les cotisations de sécurité sociale ». 

Un ‘Revenu universel’ peut donc être porteur de grands dangers. 

Il pourrait aussi remettre en cause le droit des femmes à l'emploi, faisant figure de "salaire maternel". Quant aux montants proposés, ils ne permettraient pas de sortir de la pauvreté.

Nous proposons une Sécurité sociale universelle 

En 1945, le Conseil national de la résistance se prononçait pour une Sécurité sociale universelle. Elle pourrait garantir un revenu aux jeunes à partir de 18 ans. Elle pourrait garantir le maintien du salaire en cas de suppression de postes : c’est la sécurité sociale professionnelle.

Elle pourrait faciliter une transition écologique, en assurant une sécurité du salaire pour reconvertir des industries polluantes.

Pour défendre la sécurité et la liberté dans le travail : augmenter les salaires

Une augmentation immédiate du SMIC d’au moins 300 euros est nécessaire pour aller vers un SMIC à 1800 euros. Le SMIC ne doit pas être un minimum social, mais le premier niveau de qualification. Tous les salaires doivent être revalorisés. 

Les jeunes doivent au moins bénéficier du RSA dès 18 ans. C’est la justice. Les jeunes qui font des études ne sont pas des « inactifs ». Leur activité de formation est utile à la société. Ils et elles ont droit à un revenu ou un présalaire, qui permet la dignité. 

Qui crée la richesse ? C’est l’activité humaine, le travail

La richesse révoltante détenue par une minorité vient de l’exploitation du travail. Selon l’ONG OXFAM, les huit personnes les plus riches du monde possèdent autant que les 50% les plus pauvres ! C’est du vol. Les capitalistes ne produisent aucune richesse, ils ne font que la posséder. De même, ce ne sont pas les machines et les robots qui créent les richesses, mais le travail, l’activité humaine.
Il est faux de penser que le travail créateur va disparaître. Les robots ne sont que des outils, qui ne sauraient remplacer les êtres humains. Il y a d’énormes besoins de travail enrichissant dans les services publics, l’industrie, des productions d’énergies propre, la transition écologique, dans l’agriculture, dans la création et l’innovation sociale.

Pour une société sans chômage : réduire la durée du travail

Chacun-e doit avoir le moyen de bien faire son travail, d’en discuter, de préserver sa santé, d’augmenter sa qualification ou de changer de travail sans craindre de se retrouver en bas de l’échelle.
Il faut réduire la durée du travail pour embaucher, en finir avec la flexibilité, partager les tâches familiales, interdire le temps partiel imposé, avoir du temps pour les loisirs et pour la vie sociale.
Les 35 heures ont été un premier palier. Il faut les appliquer réellement car la semaine de travail est aujourd’hui de 39 heures en moyenne en France. Il faut payer les heures supplémentaires beaucoup plus cher (au moins 50% dès la 36e heure).
Une société sans chômage est possible avec une durée maximale de 32 heures sans perte de salaire.
Reprenons le pouvoir sur le travail ! Construisons une Sécurité sociale universelle !

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