Les attentats criminels perpétrés viennent
nous le rappeler : le droit de vivre librement, le droit de penser et de
s'exprimer selon sa conscience et ses convictions, ne sont jamais
définitivement acquis. Nous avons manifesté notre indignation, notre peine
et notre solidarité. Nous avons eu
raison de le faire et nous le referons aussi longtemps et aussi souvent qu'il le faudra pour signifier que les
fascismes qu'ils soient religieux, politiques ou ethniques ne passeront pas.
Le terme fascisme, nous l'employons à dessein. Car au delà de l'atrocité de ces crimes, c'est bien à une logique politique que nous
avons à faire : une attitude volontaire de mépris total pour la vie
humaine, le choix d'imposer sa dictature par les armes et d'exécuter qui ne partage
pas sa façon de voir. L'horreur que
nous ressentons c'est l'horreur que vivent chaque jour dans le monde des millions d'enfants, de femmes et d'hommes confrontés aux exactions de bandes armées, aux mafias de multinationales criminelles ou aux agissements d'états qui imposent la dictature à leur peuple.
nous ressentons c'est l'horreur que vivent chaque jour dans le monde des millions d'enfants, de femmes et d'hommes confrontés aux exactions de bandes armées, aux mafias de multinationales criminelles ou aux agissements d'états qui imposent la dictature à leur peuple.
Le rempart que nous leur opposons, c'est l'union fraternelle et internationaliste des femmes et des hommes libres, le refus de
tous les racismes, de toutes les stigmatisations et de toutes les exclusions, l'égalité des
droits et la justice sociale. Et c'est au nom de ces valeurs que nous
entendons manifester.
Unité
populaire oui, unité nationale non
merci.
Nous ne mêlerons donc pas nos voix
aux appels à l'unité nationale. D'abord parce que notre solidarité est sans
frontière. Ensuite parce que l'histoire nous a appris que l'unité nationale
peut conduire aux pires errements guerriers, de la tuerie de 1914 aux guerres
coloniales. Enfin parce que le principal objectif poursuivi au prétexte de garantir la sécurité et de
remporter « la guerre contre le terrorisme » est de préparer le
terrain pour l'adoption de mesures liberticides et la restriction de la
démocratie. C'est aussi de nous faire accepter et oublier la misère
sociale dans laquelle ils nous plongent. Et c'est faire le lit d'un fascisme
rampant mais bien réel qui menace d'être porté au pouvoir.
La raison politique et la morale
convergent pour de ne rien céder, ni aux fascismes ni aux briseurs de vie qui réduisent les
peuples au désespoir. Nos indignations ne seront pas sélectives. Elles ne
s'arrêteront pas aux frontières de l'Arabie Saoudite ou du Qatar avec qui nos
gouvernements de droite comme de « gauche » continuent sans problèmes
le commerce des armes. Elle ne se confondront pas avec les agissements des incendiaires qui cherchent à enraciner un
clivage opposant entre elles des
fractions de la population en
fonction de leur origine, de leur culture ou de leur religion. Et elles continueront à condamner sans appel
les pratiques barbares de chasse à
l'enfant et aux familles de sans papier dont nos ministres de l'intérieur et nos premiers ministres successifs se sont fait une
spécialité.
Faire
vivre l'esprit de Charlie.
Ce choix, c'était pour l'essentiel
celui de Charlie, choix du refus
des fanatismes bien sûr, mais aussi du
militarisme, du fondamentalisme financier et du totalitarisme de marché,
celui aussi du refus de arrangements hypocrites et de la mise au pas
de la pensée critique. Nos amis du Monde
Diplomatique l'expriment mieux que nous
:
« Nous ferons tout pour qu'un même coté de la barricade
rassemble tous les partisans d'une société émancipée, solidaire et joyeuse,
pour laquelle se battaient aussi les journalistes et les dessinateurs de
Charlie Hebdo »
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