Il a fallu une photo, prise à
l'autre bout de l'Europe. Une photo pour que le Parti Socialiste au pouvoir se
rappelle qu'il a été de gauche. Une photo pour que les pouvoirs publics se
rappellent l'impératif de solidarité qu'ils ont défendu, et auquel notre pays
est engagé par les traités internationaux. Le gouvernement, et même notre
Maire, M. Bianchi, ont annoncé vouloir « faire face à l'urgence ».
Mieux vaut tard que jamais, et Ensemble 63 s'en réjouit.
Pourtant, nous ne pouvons que
regretter que cela s'apparente plus à une opération communication, tant les
annonces faites sont dérisoires au vu d'une situation qu'ils ont laissé pourrir
des années durant.
Rappelons que le gouvernement
Hollande, malgré ces engagements, n'a en rien modifié l'orientation de la
politique anti-immigration de Nicolas Sarkozy, calquée sur celle du Front
National. Qu'il s'est félicité, par la bouche de Manuel Valls, de taux
d'expulsions encore supérieur à celui de ces prédécesseurs de droite. Et que le
nombre de régularisations est ridiculement faible, condamnant des centaines de
familles en France à une misère sans fin, sans droit de travailler, sans
prestations sociales, sans espoir.
Rappelons que chaque expulsion
coûte en moyenne plus de 60 000 euros, et que les 25 000 expulsions fièrement
revendiqué par le ministère de l'Intérieur en 2014, ont donc coûté 1.5 milliard
d'euros...
Rappelons, pour ce qui
concerne Clermont-Ferrand, qu'en 2013, c'est déjà l'urgence qui avait mis à la
rue 350 personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, qui avaient alors
occupés la Place de Jaude pendant plus de 10 jours. Cette occupation avait
alors révélé les conditions déplorables de l'accueil des demandeurs d'asiles en
France, déclenchant parmi la population clermontoise une vague de solidarité
impressionnante.
Les associations et les
syndicats, membres de réseaux d'aides aux migrants, avaient alors expliqué aux
pouvoirs publics, Mairie et Préfecture en tête, comment éviter que cela se reproduise. En vain. Aujourd'hui encore,
les mêmes familles vivent sans droits ni avenir, dans les mêmes hébergements
d'urgences qu'elles doivent quitter chaque semaine.
Alors oui, nous regrettons que
le Maire de Clermont-Ferrand ne découvre le drame de l'immigration que dans les
journaux internationaux, et ne s'en préoccupe pas lorsqu'il lui est relaté par
les associations et les citoyens de sa propre ville.
Et si nous nous félicitons
qu'il souhaite enfin accueillir des réfugiés dans les logements vacants de
Clermont-Ferrand – au moins 5000 selon l'INSEE-, nous rappelons que cette
solution avait été balayée d'un revers de main en 2013 au profit de
l'hébergement en hôtel, 3 à 4 fois plus coûteux, et totalement inconfortable.
Si nous avions été écoutés à
l'époque, c'est plus de 500 personnes, français et étrangers, qui auraient pu retrouver un logis, et se
reconstruire un avenir.
Ensemble 63 se réjouit donc de
l'accueil de 7 familles syriennes, mais tient à rappeler que, contrairement à
ce que répètent la droite et l'extrême-droite, nos capacités de solidarité sont
bien plus grandes. Des solutions existent quand on veut les voir, pour les
réfugiés qui arrivent aujourd'hui comme pour ceux arrivés hier. Nous veillerons
à ce que, cette fois, la solidarité ne soit pas un vain mot.
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