Le décret adopté en conseil des ministres le 6 juin ouvre une toute
petite brèche dans la contre-réforme des retraites de N. Sarkozy qui
avait mis des millions de personnes en grève et dans la rue en 2010.
Les salariéEs qui ont commencé à travailler à 18 et 19 ans et ayant leur durée de cotisations ne seront pas obligéEs d'attendre leur 62e année pour partir en retraite. Le dispositif retenu accorde aux mères de famille et aux chômeurs la validation de deux trimestres supplémentaires.
L'augmentation des annuités nécessaires pour prétendre à une retraite à taux plein n'est nullement remis en cause. pour les salariéEs nées en 1952 et qui ont déjà 60 ans : les annuités nécessaires sont de 41 ans. Elles seront encore plus importantes pour les années qui suivent (1953-1954).
De 100 à 120 000 salariéEs sont concernées. Le départ serait ainsi anticipé, selon l'année de naissance, de 9 mois à 2 ans, d'après des études faites.
F. Hollande et son gouvernement réactive un dispositif prévu par la contre-réforme des retraites de F. Fillon en 2003. Ce qui n'empêche par l'UMP de hurler à la gabegie économique, sans la moindre préocupation des droits et des aspirations des salariéEs.
Mais une promesse de campagne, si elle fait le bonheur des premiers concernés, ne résout pas le problème de la retraite à 60 ans et à taux plein pour toutes et tous, slogan central dans les manifestations de 2010. Elles remettaient aussi en cause la durée de cotisation en réclamant le retour des 37,5 annuités.
Cette revendication garde toute son actualité, tout comme le refus des politiques d'austérité qui jettent les peuples dans le chômage, la précarité, la misère. On le voit aujourd'hui en Grèce et en Espagne.
Les études faites récemment montraient que le maintien de la retraite à 60 ans nécessitait une augmentation raisonnable de la part du PIB consacré à la retaite.
C'est une question de choix de société, de qualité de vie. Le chantage sur le thème « nous vivons plus longtemps » est insupportable. Il nie les souffrances au travail, la pénibilité des postes de travail, les problèmes de santé qui abrègent la vie de nombre de salariéEs.
C'est surtout une question de répartition des richesses produites : les affecter pour les besoins des salariéEs et non plus pour les actionnaires.
C'est pourquoi, pour la Gauche anticapitaliste, le retour à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, à taux plein, est plus que jamais d'actualité. Sans oublier l'attachement aux 37,5 annuités de cotisation.
Il faut que les mobilisations sociales fassent vivre cette exigence vis-à-vis du gouvernement.
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