samedi 23 juillet 2016

Justice et vérité pour Adama Traoré : En finir avec l'impunité des forces de l'ordre

 Mardi dernier, à Beaumont-sur-Oise, Adama Traoré, 24 ans, décède alors qu’il est entre les mains de la Gendarmerie Nationale. « Malaise cardiaque », puis « infection foudroyante », les raisons évoquées par les autorités pour expliquer sa mort ne semblent convaincre personne parmi les proches.

Pour les clermontoises et les clermontois que nous sommes, cela ne va pas sans rappeler la mort de Wissam el-Yamni au cours de son interpellation, par la Police cette fois, en janvier 2012. « Malformation cardiaque », « excès de drogue », « accident » autant de raisons fantasques qui n’ont jamais expliqué ni les traces de coups ou de strangulation, ni les fractures…

Près de 5 ans plus tard, aucun procès n’a eu lieu, et aucun policier n’est plus poursuivi. Comme pour les 10 personnes qui, en moyenne, décèdent chaque année entre les mains des « Forces de l’Ordre », la justice ne sera sûrement pas rendue, et une fois de plus, c’est l’ensemble de l’appareil d’État – hiérarchie policière, Justice, élus locaux…- qui va s’acharner à couvrir la violence récurrente et mortelle de certains policiers.

Une fois de plus donc, un jeune noir est mort, en France, et tout sera fait pour qu’il apparaisse comme un suspect, et non comme la victime d’un crime d’autant plus horrible qu’il est commis par des agents en service, des fonctionnaires chargés de la sécurité publique.

Cette situation, ce déni de justice flagrant ternit
encore l’image d’un État au service des puissants, contre les plus pauvres et les plus discriminés. Nous invitons donc la population à rester très critique envers toutes les informations officielles concernant la mort d’Adama Traoré, à les confronter au moins à celles du collectif des familles de victimes Urgence Notre Police Assassine.

Nos pensées vont à la famille et aux amis du jeune homme, pour qui la bataille pour la vérité et la justice ne fait que commencer, ainsi qu’aux proches des autres victimes de violences policières, qui doivent revivre avec douleur ces moments.

Nous appelons à la fin de l’impunité policière, à des sanctions pénales et disciplinaires pour les meurtriers et ceux qui les couvrent, car sans Justice, il n’y a pas de Paix possible.

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