Mardi dernier, à
Beaumont-sur-Oise, Adama Traoré, 24 ans, décède alors qu’il est
entre les mains de la Gendarmerie Nationale. « Malaise
cardiaque », puis « infection foudroyante », les
raisons évoquées par les autorités pour expliquer sa mort ne
semblent convaincre personne parmi les proches.
Pour les clermontoises et
les clermontois que nous sommes, cela ne va pas sans rappeler la mort
de Wissam el-Yamni au cours de son interpellation, par la Police
cette fois, en janvier 2012. « Malformation cardiaque »,
« excès de drogue », « accident » autant de
raisons fantasques qui n’ont jamais expliqué ni les traces de
coups ou de strangulation, ni les fractures…
Près de 5 ans plus tard,
aucun procès n’a eu lieu, et aucun policier n’est plus
poursuivi. Comme pour les 10 personnes qui, en moyenne, décèdent
chaque année entre les mains des « Forces de l’Ordre »,
la justice ne sera sûrement pas rendue, et une fois de plus, c’est
l’ensemble de l’appareil d’État – hiérarchie policière,
Justice, élus locaux…- qui va s’acharner à couvrir la violence
récurrente et mortelle de certains policiers.
Une fois de plus donc, un
jeune noir est mort, en France, et tout sera fait pour qu’il
apparaisse comme un suspect, et non comme la victime d’un crime
d’autant plus horrible qu’il est commis par des agents en
service, des fonctionnaires chargés de la sécurité publique.
Cette situation, ce déni
de justice flagrant ternit
encore l’image d’un État au service
des puissants, contre les plus pauvres et les plus discriminés. Nous
invitons donc la population à rester très critique envers toutes
les informations officielles concernant la mort d’Adama Traoré, à
les confronter au moins à celles du collectif des familles de
victimes Urgence Notre Police Assassine.
Nos pensées vont à la
famille et aux amis du jeune homme, pour qui la bataille pour la
vérité et la justice ne fait que commencer, ainsi qu’aux proches
des autres victimes de violences policières, qui doivent revivre
avec douleur ces moments.
Nous appelons à la fin
de l’impunité policière, à des sanctions pénales et
disciplinaires pour les meurtriers et ceux qui les couvrent, car sans
Justice, il n’y a pas de Paix possible.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire