Alors que l'on annonçait par avance
un essoufflement majeur du mouvement contre la loi
"Travail", la manifestation historique du 14 juin à Paris a
fait démentir le gouvernement et les médias. Ce sont bel et bien plus d'1
million de personnes qui ont défilé et convergé à la capitale. Derrière ce
million, c'est la classe ouvrière, la jeunesse, les salarié-e-s du privé et du
public, les précaires et les privé-e-s d'emplois qui ont décidé de ne pas
courber l'échine et d'accentuer la lutte contre cette loi rétrograde et ce
gouvernement illégitime.
Toute la France défile à Paris contre la "loi
travail"
Venant des quatre coins de la France, ce sont des
centaines de milliers de personnes qui ont convergé à Paris. Représentant
l'ensemble des secteurs d'activité, ces salarié-e-s, précaires, jeunes,
retraité-e-s, privé-e-s d'emplois ont fait nombre dans les rues
parisiennes.
Clermont-Ferrand n'était pas en reste puisque nous étions près de 1200 militant-e-s politiques, syndicaux ou nuitdeboutistes a avoir fait le déplacement. En province à Marseille, Toulouse, Strasbourg ou Rennes, 300 000 personnes ont défilé au même moment pour accentuer la pression sur le gouvernement.
Clermont-Ferrand n'était pas en reste puisque nous étions près de 1200 militant-e-s politiques, syndicaux ou nuitdeboutistes a avoir fait le déplacement. En province à Marseille, Toulouse, Strasbourg ou Rennes, 300 000 personnes ont défilé au même moment pour accentuer la pression sur le gouvernement.
Ils manipulent les chiffres, nous leur opposons notre
nombre !
Dès le départ, le gouvernement a manœuvré
pour minimiser l'importance de la manifestation en communiquant sur une
prévision de 50 000 manifestant-e-s alors même que de très nombreux bus et
trains étaient déjà programmés. Résultat des courses, la préfecture de Paris
annonce avec la plus grande indécence le chiffre de 75 000 manifestant-e-s. Ce
chiffre dérisoire au regard de la réalité témoigne du mépris du gouvernement
Valls envers ce mouvement social qui conteste sa politique libérale depuis plus
de 4 mois. Il suffisait d'être sur place pour constater l'importance de
la manifestation. Plus de 4 heures après le départ du carré de
tête, la place d'Italie était encore bondée de monde.
Manipulations, violences et provocations
Avec cynisme, le gouvernement a parfaitement mené son
plan de communication aidé dans sa tâche par la complicité coupable des
médias de masse. Cette manœuvre avait pour objectif la neutralisation de la
portée politique et de la massification du mouvement. Ainsi ce 14 juin la
stratégie de la préfecture de Police était claire. Positionner les forces de
"l'ordre" sur le parcours dans le but de provoquer des affrontements
dans des zones symboliques préalablement choisies (cf épisode
de l’hôpital Necker). La répression policière a été d'une rare
violence. Cannons à eau, déluge de gaz et de lacrymo, coups de matraques,
multiplications des nasses... Jusqu'à la fin, tout a été fait pour que les
cortèges syndicaux n'arrivent pas aux Invalides, empêchant ainsi la captation
d'une place qui aurait été à coups surs noire de
monde. Au final, de très nombreux blessés du côté des manifestant-e-s (4
gravement), une manifestation discréditée aux yeux de l'opinion publique et des
images de violences qui tournent en boucle sur toutes les télévisions et
chaines d'infos en continu. Le coup de com' est réussi.
Les casseurs ce sont eux !
Le 15 juin au matin, toute la classe politique, a
commencer par le premier ministre, s'est précipitée pour discréditer le
mouvement et rejeter la responsabilité de la violence sur les
syndicats. L'instrumentalisation odieuse du cassage de la vitrine
de l’hôpital Necker s'inscrit pleinement dans cet objectif.
Manuel Valls n'a pas hésité sur France Inter a envisagé l'interdiction de
prochaines manifestations "au cas par cas" et a invectiver la CGT, responsable selon lui des violences.
Rappelons-le, les syndicats ne sont pas responsables de la sécurité des
manifestations. Rappelons-le, la principale violence est du côté du
gouvernement, une violence démocratique tout d'abord
avec l’utilisation du 49-3 et une violence policière et
judiciaire inouïe avec la multiplication des blessés graves et
des condamnations. Rappelons-le, les vrais casseurs
de l’hôpital public, ce sont eux avec la suppression de 22 000
postes et la fermeture de nombreuses structures de proximité. Ne soyons pas
dupe de cet enfumage grossier. La "violence" légitime constatée de
certains manifestant-e-s n'est que la conséquence directe d'une colère
insufflée par la brutalité du gouvernement qui n'hésite pas à briser les droits
des travailleuses et des travailleurs
et à réprimer à tous crins toutes logiques contestataires.
Restons solidaires et déterminé-e-s !
Les mensonges médiatiques et la propagande
gouvernementale n'y changeront rien. Ce 14 juin la mobilisation a franchi un
nouveau cap. Après avoir mobilisé la jeunesse, engendré les NuitDebout, déclenché les
nombreux blocages économiques, la colère de la rue s'est de nouveau fait
entendre. Cette colère et cette radicalité s'accentue avec le mépris du gouvernement qui face à la contestation digne et
légitime de la population oppose le déni démocratique avec le 49-3 et la
répression policière et judiciaire.
Si la majorité des slogans était axée sur la
dénonciation de la loi "travail", de plus en plus c'est la remise en
cause de ce gouvernement brutal et illégitime qui est affichée. La mobilisation
du mouvement social doit pouvoir trouver des débouchés politiques. Il ne s'agit
plus seulement de remettre en cause l'économie et le "système", c'est
le pouvoir que nous devons aller chercher. A l'image de cette manifestation
nationale à la capitale, nous devons désormais accentuer la pression sur les
lieux de pouvoir. Le gouvernement doit comprendre le message : qu'il cède ET cède la place !
SL
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