Dans la perspective de l'élection présidentielle de
2017, F. Hollande a saisi le départ de L. Fabius au Conseil
constitutionnel pour tenter d'élargir l'assise politique de son
gouvernement, avec un succès très limité.
Le Président de la République voulait effacer le
départ de C. Duflot et de P. Canfin : il a réussi à débaucher deux
ex-membres d'EELV et surtout E. Cosse, secrétaire nationale en titre, ce
qui ne manquera pas d'accroitre la crise traversée par cette
organisation.
Cette dernière fera équipe avec J. M. Ayrault,
farouche partisan de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, l'annonce d'un
référendum étant censé permettre aux deux de coexister.
Dépourvus d'un ministère depuis le remaniement
précédent, les droits des femmes sont une fois de plus minorés et se
retrouvent dans l'escarcelle de la ministre de la famille et de
l'enfance. Les droits des femmes renvoyés à la famille, le
néoconservatisme de ce gouvernement a encore frappé.
Il ne faut voir dans cette opération de replâtrage et
de réorganisation interne aucune inflexion de la politique suivie,
comme l'a montré l'interview le soir même de F. Hollande.
L'objectif affiché d'une flexisécurité « à la
française » c'est davantage de recul pour les droits sociaux et encore
plus de liberté pour le patronat.
Quant à la révision constitutionnelle, aucun retour
en arrière : l'état d'urgence et la scandaleuse déchéance de la
nationalité sont toujours d'actualité. Même si la majorité des trois
cinquièmes est loin d'être acquise au congrès, il faut continuer la
mobilisation. Cette réforme doit être abandonnée.
Il n'y a rien à attendre d'un tel gouvernement.
Tous nos efforts doivent au contraire aller vers la
refondation d'un espoir à gauche, vers la renaissance d'une vraie gauche
sociale, démocratique anti-raciste, en phase avec les mobilisations
citoyennes.
Le 12 février 2016.
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