La proposition d’un revenu universel attribué à toute personne a du succès. Pourquoi ?
Parce
que la crise sociale n’a fait que s’aggraver. Parce que 9 millions de
personnes, en incluant les enfants, vivent sous le seuil de pauvreté
(soit moins de 1008 euros). Et parce que parmi elles, les jeunes sont très nombreux, ainsi que les femmes en charge de familles monoparentales.
Les jeunes veulent sortir de la pauvreté et de la précarité
La
pauvreté massive des jeunes provient notamment du fait qu’ils ne
peuvent bénéficier du revenu de solidarité active (RSA), interdit aux
moins de 25 ans. Les jeunes salarié-es traversent des années de galère
(souvent sept ou huit ans) avant d’avoir un emploi stable. Et les
étudiant-es sont contraint-es à des « petits boulots » (Mac’Do) très mal
payés.
Depuis trente ans, la jeunesse est utilisée comme cobaye
pour généraliser la précarité. Ainsi, tout le monde devrait s’habituer à
vivre dans l’insécurité sociale. De nombreuses femmes subissent le
travail à temps partiel avec de très bas salaires (en-dessous de 1000
euros). De plus en plus de travailleur-ses pauvres n’arrivent plus à se
loger et à vivre décemment.
Nous aspirons tous et toutes à des métiers intéressants
Le
travail est de moins en moins un moyen d’épanouissement professionnel.
Les souffrances mentales et les maladies professionnelles se
développent.
Les jeunes voient que leurs parents sont menacés
dans leur emploi tout en étant soumis à un travail dégradant : pression
hiérarchique, salaires bloqués, menaces de licenciement. Quand les
jeunes décrochent un boulot, leur qualification n’est pas reconnue, ce
qui leur donne le sentiment d’avoir fait des études pour rien.
Le
travail de bonne qualité, auquel chacun-e aspire, est empêché par la
course aux profits rapides. L’emploi subordonné est difficile à
supporter. Beaucoup aspirent à s’en libérer pour faire un travail plus
passionnant.
Le revenu universel fait rêver, mais que deviendrait la Sécurité sociale ?
Le
mot « universel » touche juste. Car tous les êtres humains devraient
avoir droit à une sécurité matérielle. Pourquoi alors ne pas étendre la
Sécurité sociale pour qu’elle soit vraiment universelle ?
La
Sécurité sociale est depuis 1945 une conquête sociale. Elle garantit une
dignité et une sécurité qui permet de toucher son salaire en cas de
maladie, d’accident du travail, de congé de maternité et de paternité,
ou une pension de retraite. Les chômeurs touchent une indemnisation
souvent très faible, ou une allocation de pauvreté, comme le RSA ou
l’allocation de solidarité spécifique (ASS) .
La Sécurité
sociale créée une obligation de répartition des richesses. C’est pour
cela que la droite et les financiers veulent la détruire. François
Fillon, soupçonné d’utilisations frauduleuses de fonds publics, ose
s’attaquer à la couverture publique des soins de santé, qu’il veut
remettre à des assureurs privés.
La Sécurité sociale a donc
besoin d’être renforcée, par des augmentations des salaires et des
cotisations patronales, par une gestion démocratique. Elle doit aussi
reconnaître les jeunes comme travailleurs, même lorsqu’ils ou elles sont
en formation.
En revanche, distribuer un ‘revenu universel’
pourrait être utilisé par les employeurs contre la Sécurité sociale,
pour faire baisser les salaires. On dira aux jeunes : « Vous avez déjà
un revenu, n’en demandez pas plus ! » On dira à tout le monde : « Vous
avez le revenu universel, donc il faut baisser les cotisations de
sécurité sociale ».
Un ‘Revenu universel’ peut donc être porteur de grands dangers.
Il
pourrait aussi remettre en cause le droit des femmes à l'emploi,
faisant figure de "salaire maternel". Quant aux montants proposés, ils
ne permettraient pas de sortir de la pauvreté.
Nous proposons une Sécurité sociale universelle
En 1945, le Conseil national de la résistance se prononçait pour une Sécurité sociale universelle. Elle
pourrait garantir un revenu aux jeunes à partir de 18 ans. Elle
pourrait garantir le maintien du salaire en cas de suppression de postes
: c’est la sécurité sociale professionnelle.
Elle pourrait
faciliter une transition écologique, en assurant une sécurité du salaire
pour reconvertir des industries polluantes.
Pour défendre la sécurité et la liberté dans le travail : augmenter les salaires
Une
augmentation immédiate du SMIC d’au moins 300 euros est nécessaire pour
aller vers un SMIC à 1800 euros. Le SMIC ne doit pas être un minimum
social, mais le premier niveau de qualification. Tous les salaires
doivent être revalorisés.
Les jeunes doivent au moins bénéficier
du RSA dès 18 ans. C’est la justice. Les jeunes qui font des études ne
sont pas des « inactifs ». Leur activité de formation est utile à la
société. Ils et elles ont droit à un revenu ou un présalaire, qui permet
la dignité.
Qui crée la richesse ? C’est l’activité humaine, le travail
La
richesse révoltante détenue par une minorité vient de l’exploitation du
travail. Selon l’ONG OXFAM, les huit personnes les plus riches du monde
possèdent autant que les 50% les plus pauvres ! C’est du vol. Les
capitalistes ne produisent aucune richesse, ils ne font que la posséder. De même, ce ne sont pas les machines et les robots qui créent les richesses, mais le travail, l’activité humaine.
Il
est faux de penser que le travail créateur va disparaître. Les robots
ne sont que des outils, qui ne sauraient remplacer les êtres humains. Il
y a d’énormes besoins de travail enrichissant dans les services
publics, l’industrie, des productions d’énergies propre, la transition
écologique, dans l’agriculture, dans la création et l’innovation
sociale.
Pour une société sans chômage : réduire la durée du travail
Chacun-e
doit avoir le moyen de bien faire son travail, d’en discuter, de
préserver sa santé, d’augmenter sa qualification ou de changer de
travail sans craindre de se retrouver en bas de l’échelle.
Il
faut réduire la durée du travail pour embaucher, en finir avec la
flexibilité, partager les tâches familiales, interdire le temps partiel
imposé, avoir du temps pour les loisirs et pour la vie sociale.
Les
35 heures ont été un premier palier. Il faut les appliquer réellement
car la semaine de travail est aujourd’hui de 39 heures en moyenne en
France. Il faut payer les heures supplémentaires beaucoup plus cher (au
moins 50% dès la 36e heure).
Une société sans chômage est possible avec une durée maximale de 32 heures sans perte de salaire.
Reprenons le pouvoir sur le travail ! Construisons une Sécurité sociale universelle !
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