mercredi 5 août 2015

Région Rhônes-Alpes Auvergne : 1000 emplois menacés à Clermont-Fd ! Bianchi démenti par les faits.

D’ici 3 ans, Clermont-Fd va perdre 1000 emplois de fonctionnaires d’Etat !

En avril 2015, un rapport commun des inspecteurs généraux de l’État rendu public en avril 2015 évaluait (pour la seule fonction publique d’État!) à 1448 postes le nombre d'emplois potentiellement « menacés » dont les fonctionnaires devaient connaître soit une mutation géographique vers Lyon, soit un changement de poste (dont par exemple, 127 pour l'Agence Régionale de Santé, 249 pour la direction de l'environnement, 94 pour celle du travail ou 349 pour l'éducation nationale) dans le cadre de la création des nouvelles directions régionales des services déconcentrés de l’Etat et leur transfert vers la future capitale régionale.

En mai, sur la base de ce rapport, nous interpellions Olivier Bianchi, le maire de Clermont-Fd lors d’une réunion publique à Champratel pour lui demandais ce qu’il comptait faire pour contrer la menace de disparition de ces 1000 à 1500 emplois
à (relativement) fort pouvoir d’achat menacés de transfert vers Lyon, et donc en moins dans notre ville. Devant l’assistance, il traitait cette information de mensonge et me traitait de menteur. Selon lui, nous ne cherchions qu’à “affoler la population pour faire un coup politique”... Et pourtant...

L’information vient d’être confirmée par les faits ! Sur les 11 directions régionales de l'Etat, seule la DRAAF restera à Clermont-Ferrand. C’est donc bien environ 1000 postes qui seront déplacés à Lyon. A cela, il faudra ajouter les suppressions de postes à la Région et dans toutes les structures fragilisées (CHU, Universités, Insee, Rectorat, FR3 Auvergne, etc...). Un véritable démantèlement de notre territoire et ses emplois...

Stopper la mégalomanie Bianchi...

A différentes occasions (réunions, interviews…) le maire de Clermont-Ferrand a présenté le maintien de la DRAAF comme un scenario de sauvetage extraordinaire issu de son travail acharné et de ses efforts de négociation avec le Préfet : une  chance inespérée… qui nous situe au rang des anciennes capitales régionales les moins chanceuses ! A titre de comparaison, des villes comme Besançon, Montpellier ou Amiens conserveront chacune 3 ou 4 des 11 directions régionales de l’État, y compris des grosses (ARS, DIRECCTE, DRFIP...). La future grande région Rhône-Alpes Auvergne est celle où le partage des compétences sera le moins réparti sur l’ensemble de la grande région entre les anciennes capitales régionales. Où donc se situe cette chance extraordinaire? Notre situation est comparable à celle de Limoges qui elle aussi ne conservera que la DRAAF… Batailler pour notre sort nous semble donc indispensable.

Au Conseil municipal de juin, le groupe Front de Gauche Place au Peuple proposait un voeu pour la défense et le maintien de ces emplois à Clermont-Ferrand. Comment imaginer en effet que des missions aussi essentielles que la protection sanitaire des populations, que l'animation de la vie culturelle, que l'appui à l'inspection du travail, que l'insertion par l'activité économique,... soient gérées depuis la ville nouvelle préfecture de région : Lyon ? Cela ne peut se faire qu'au prix d'une moindre proximité avec les usagers, les associations, les syndicats, les élus… Mis en minorité, Bianchi pestait : “ça ne sert à rien ce genre de vœu, ce qui sert, c’est le maire de Clermont-Fd qui a sauvé le Rectorat”.

Balèze notre maire ? Dans son esprit peut-être, mais la réalité est toute autre… Le maintient du rectorat à Clermont-Fd provient en réalité de Valls et du Conseil des ministres et ne concerne pas que notre ville, mais l’ensemble des académies ! Ils ont en effet introduit la notion nouvelle de recteur de région académique. Chef de file des autres recteurs, il sera l’interlocuteur unique du préfet de région et du président du Conseil régional. Les rectorats sont donc maintenus partout, mais pour être chapeautés par un super-recteur. Rien à voir avec Bianchi donc… Un communiqué du Conseil des ministres envisage le cas des régions où cohabitent déjà plusieurs académies, ce qui est le cas de Rhône-Alpes avec Lyon et Grenoble et précise que le recteur de région académique, en l’occurrence ici celui de Lyon, présidera un comité régional académique où siégeront les autres recteurs de la région mais sans préciser toutefois si l’actuel recteur de Clermont-Ferrand sera ou non associé. Par contre, ce que l’on peut souligner, c’est que d’autres anciennes capitales régionales comme Caen, Nancy, Besançon ou Montpellier se sont vu attribuer le rectorat de région (le super-rectorat !) dans le partage des compétences… Là encore, on constate donc que le sort de Clermont-Ferrand se situe en deçà d’autres villes pourtant plus petites… Super “sauvetage” !

Dans une interview à La Montagne d’avril il déclarait Je préfère être la deuxième ville de l’empire romain, que le chef d’une tribune gauloise”. La réalité, c’est qu’il risque de n’être ni l’un ni l’autre ! Au-delà du fait que nous sommes dans la ville de Vercingétorix et que notre référence est plus la République qui assure l’égalité des territoires que l’Empire qui les domine depuis des grands centres de décision (ce n’est pas sa 1ère citation impériale, il aime bien Napoléon aussi…), Saint-Etienne et Grenoble ont davantage d’habitants que Clermont-Fd (172 000 et 160 000 contre 140 000) et sont beaucoup plus proches de Lyon, au cœur de l’axe rhénan, là où passe l’essentiel des marchandises venant d’Afrique et du sud de l’Europe à destination de Nord de celle-ci, de l’Allemagne… (et vice-versa). La réforme territoriale aura un impact moindre sur ces villes. A cela il faut ajouter que sur Clermont-Communauté, Pôle-Emploi recense 27 000 inscrits (+5,3 % en un an) parmi une population active de 131 000 personnes. La situation est catastrophique. A titre d’exemple, en  novembre, décembre et janvier 2015, Pôle-Emploi a proposé une offre de plus de 6 mois pour seulement 14 inscrits sur ces 27 000 ! 320 emplois sont menacés aux ACC, 800 dans le secteur ingénierie de Michelin… et l'on se souvient qu’autrefois, la saignée des grands plans de licenciements à Michelin n'avait été endiguée que, justement, par des emplois liés aux fonctions de capitale régionale… que nous ne serons plus !

Le PS à travers tout son discours sur la compétitivité et la concurrence cherche à nous attirer dans un match inter-villes… mais l’on se rend compte que notre que notre grand dirigeant a complètement perdu le sens des réalités, ne sait pas lire le jeu, comme le prouve encore son intention de bâtir un nouveau stade à 90 millions pour Clermont-Foot, alors que le sien est à moitié vide.

Depuis maintenant plusieurs mois nous assistons à des grandes opérations de communication destinées à nous faire croire que notre sort est enviable, alors qu’en réalité, Clermont-Ferrand est peut-être l’ancienne capitale régionale pour laquelle la réforme territoriale se passe le moins bien. Agir autrement aurait pourtant été indispensable et possible. Le maire d’Amiens a, par exemple, fait signer une pétition à plus de 22 000 de ses concitoyen-ne-s. Résultat ? Amiens conservera davantage de directions régionales de l’État que notre ville.

La vérité étant enfin rétablie, il est temps de nous mobiliser...

… pour résister !

Le maire de Clermont-Ferrand est non seulement dans un total déni de transparence à laquelle ont droit nos concitoyen-ne-s, mais en plus il est dans le déni de démocratie le plus total ! Faut-il lui rappeler que le “vœu qui ne sert à rien” est un mandat que lui a donné son Conseil municipal et qu’il doit le défendre ? Nous tâcherons de le lui rappeler à la rentrée et nous serons dans la rue aux côtés des clermontois-e-s pour la défense de leur emploi… ou de leurs droits de chômeurs pour celles et ceux que ce genre de politique a déjà laissé sur le carreau et que le gouvernement tente de radier pour baisser artificiellement les chiffres du chômage.

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