La France passera au 1er janvier 2016 de 22 à 13 régions. C'est ainsi que l'Auvergne sera « fusionnée-absorbée » avec Rhône-Alpes et que Clermont-Ferrand va perdre son statut de capitale régionale. Chose peu connue, cette réduction du nombre de collectivités territoriales se couple avec une réorganisation des services déconcentrés de l’État, qui aura des conséquences importantes sur les missions publiques et le service aux usagers, sur l'égalité entre les territoires mais aussi, pour l'agglomération clermontoise, sur l'emploi public et sur l'emploi en général.
Un
moindre service rendu aux usagers
Au
1er janvier 2016, ce sont toutes les directions régionales de l’État
(Préfecture de région, Directions régionales du travail ; de
la culture ; des finances publiques, de la santé (ARS...),...)
qui partiront à Lyon.1
Concrètement, cela signifie que des missions aussi essentielles que
la protection sanitaire des populations, que l'animation de la vie
culturelle, que l'appui à l'inspection du travail, que l'insertion
par l'activité économique,... devraient être gérées depuis la
ville nouvelle préfecture de région : Lyon. Cela ne peut se
faire qu'au prix d'une moindre proximité avec les usagers, les
associations, les syndicats, les élus...
Des territoires sacrifiés
La logique du gouvernement, qui
suit en cela les diktats de la commission européenne, c'est de
laisser se développer des méga-centres ultra-compétitifs (Lyon,
Paris, Marseille,...) qui attireraient les investissements, les
emplois qualifiés, les populations à haut-revenu, et de faire du
reste du territoire un réservoir de main d' œuvre laissé à
l'abandon !
1500 postes en danger en Auvergne !
Mais aussi (on serait tenté de
dire surtout), cette réforme aura des conséquences massives pour
l'emploi public. Un rapport commun des inspecteurs généraux de
l’État rendu public en avril 2015 évalue (pour la seule fonction
publique d’État!) à 1448 postes le nombre d'emplois
potentiellement « menacés » dont les fonctionnaires
devront connaître soit une mutation géographique vers Lyon, soit un
changement de poste (dont par exemple, 127 pour l'ARS, 249 pour
la direction de l'environnement, 94 pour celle du travail ou 349 pour
l'éducation nationale). Ce rapport va jusqu'à dire cyniquement que,
vu l'âge moyen des agents, la réforme devrait être socialement
indolore...
Mais ce sont quand même 1500
emplois à (relatif) fort pouvoir d'achat en moins pour Clermont !
Avec des salaires massivement réinvestis dans localement, les
conséquences pour l'économie locale seront désastreuses !
Surtout si on y rajoute les postes qui seront également supprimés
au conseil régional ou dans d'autres structures régionalisées !
Tous à Guéret le 13 juin !
Ensemble 63 et le Front de
gauche demandent le maintien de l'emploi public et du service public
à Clermont-Ferrand. Ils refusent que l'Auvergne devienne une
province périphérique. Les auvergnats doivent pourvoir vivre et
travailler « au pays », en bénéficiant de tous les
services publics !
Ensemble 63 participera à la
manifestation nationale de défense des services publics, le 13 juin
prochain à Guéret.
Guillaume COMPTOUR
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